lundi 10 février 2025

 


                                       Isaac et le Roi David


Donald fourmille d'idées toujours plus extraordinaires.

Il veut déplacer le peuple palestinien hors de son pays, sans droit de retour, pour transformer la Palestine en Riviera. Imaginant sans doute que la Trump Corporation participera à la promotion des résidences et des hôtels de luxe qu'il compte y voir implantés. Il n'y a pas de petits profits. Après tout, en dollars,  que valent 2 millions de palestiniens? Pas grand chose. Les bénéfices espérés en revanche, beaucoup, sans aucun doute.

Il ambitionne rien de moins que de racheter le Groenland, et de s'approprier le canal de Panama.

 Enfin -que dis-je, il n'est là que depuis trois semaines-  Trump veut annexer le Canada pour en faire le 51ème État de la fédération des Etats-Unis d'Amérique. Rien que cela.

Plus c'est gros, plus ça part dans tous les sens, plus ça perturbe les faibles et plus ça leur fait peur. On appelle cela l'effet de sidération.

"La perfection évangélique ne conduit pas à l'empire" avait écrit de Gaulle dans Le fil de l'épée.

Elon Musk en charge du département de l'efficacité gouvernementale - le DOGE- ,  a constitué une armée de jeunes hackers  qu'on appelle les "DOGE Kids".  Ces gamins de 19 à 23 ans, sont habilités à pénétrer les données de l'administration fédérale pour traquer les mouvements de personnels, les commandes, les paiements du trésor, et proposer "grâce à" l'Intelligence artificielle des mesure "appropriées" à la doxa trumpienne. 

Les hommes sont ce qu'ils admirent et les civilisations ce qu'elles donnent à admirer"  Romain Gary: Le Grand vestiaire. 

Orwell n'est pas loin; on l'aura cherché. 


En France:

On assiste ébahis au procès du financement présumé par Kadhafi de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. Ça ment tellement mal ! C'est tellement gros! Un enfant de 5 ans en rirait.  Nous non.

 Mélenchon fait fabriquer des affiches associant dans une même photo Olivier Faure et Marine Le Pen. Détestable procédé. Mais que voulez-vous, quand on s'allie à la perverse obsession de soi-même il ne faut pas espérer récolter la vertu.


David Oïstrakh, né à Odessa en 1908, fut l'un des plus grands violonistes du siècle dernier. On le surnommait le Roi David. Sa sonorité était exceptionnelle. Célébré dans le monde entier, il jouait, enseignait, puis jouait sans discontinuer au point de fragiliser son coeur et de subir de nombreuses alertes cardiaques.

Isaac Stern, grand violoniste aussi,  né douze ans plus tard, lui avait demandé un jour: 

" David pour quoi ne te reposes-tu pas? Tu pourrais t'arrêter un peu, de temps en temps."

Le Roi David avait répondu:

" Isaac, si j'arrête de jouer je pense et si je pense je meurs".

Ecoutez-le et regardez-le jouer avec son fils Igor le concerto pour deux violons de Jean-Sébastien Bach. C'était en 1974. Peu de temps après, son coeur l'avait abandonné, définitivement.

Ce moment d'éternité vous évitera de penser et vous consolera un peu, j'espère. 

David Oistrakh & Igor Oistrakh - Bach Concerto for Two Violins -













lundi 3 février 2025

 


                                                  Le Roi et le Président



Lisant l'imposante et impressionnante biographie que le grand historien Jean-Christian Petitfils a consacrée à Louis XVI, il m'est venu ceci:

 Le 10 mai 1774, Louis XVI a vingt ans. Il monte sur le trône, jeune et impréparé.

Il hérite d'une situation périlleuse. Le déficit du budget est de 5%. La charge de la dette pèse près de 20% des produits du royaume.

Homme solitaire, il est entouré de coteries, dévouées ou opposées, et inversement, les choses changeant au gré des intérêts.

Pour faire court: celles de La Vauguyon, de Choiseul, de Maurepas, de Vergennes,  de Necker et d'autres encore.  Toutes davantage préoccupées d'elles-mêmes que du sort du Royaume.  

Influençable, il décide néanmoins seul. On croit le pénétrer , on ne le pénètre point. 

Il change ses ministres au gré des influences, de ses faiblesses ou de son humeur. "Il aimait l'autorité mais pas le pouvoir" écrit Petitfils.

Pendant de ce temps, alors que le peuple, souvent pauvre, ploie sous les charges, qu'on assiste à des jacqueries, que les fausses nouvelles circulent dans des libelles de plus en plus nombreux,  la haute noblesse se préoccupe de préserver ses privilèges dont l'évitement de l'impôt n'est pas le moindre.

Pendant ce temps, la cour batifole et la reine, s'occupe de ses toilettes, joue et danse.

On sait ce que plus tard il advint.


Le 15 mai 2007, arrive au pouvoir un homme jeune, sans grande expérience.

Il hérite d'une situation difficile qu'une pandémie rendra périlleuse 

Sept années plus tard, le déficit public dépasse très largement 5% du produit national, et la charge de la dette pèse près de 20% du budget.

Homme  solitaire, simulant l'écoute attentive car c'est un charmeur, mais n'écoutant point, il décide par-devers lui.

 À rebours de Louis XVI, il aime l'autorité et le pouvoir.

Il change les ministères sans vraie nécessité et dissout la Chambre, par caprice.

"Qui commande doit trouver son bonheur dans le commandement" a écrit Goethe dans Faust.

Lui est un homme heureux.

 Il est entouré pourtant de coteries de moins en moins dévouées,  souvent très opposées et de plus en plus impatientes. 

Pour faire court: celles d'Attal, de Wauquiez, de Bayrou, de Hollande, de Faure et d'autres encore. Toutes davantage préoccupées d'elles-mêmes que du sort de la France.

Pendant ce temps, les jacqueries se multiplient, on menace les inspections agricoles, on diffuse des fausses nouvelles car les moyens nouveaux le permettent considérablement. Depuis Louis XVI, l'homme n'a pas progressé hélas. 

Pendant ce temps la femme du président se montre aux défilés de mode et s'affiche sur les vitrines des kiosques au côté d'un grand couturier. 

Avisant tout cela il en est deux qui, enthousiastes, chacun à l'opposé de l'autre mais les deux n'aimant guère la démocratie, sentant venir le succès, tirent à chaque bout de la corde qui s'effiloche, espérant qu'elle cassera à leur profit. 

On souhaite que cela n'advienne pas. 

Comparaison n'est pas raison... dit-on.





lundi 27 janvier 2025

 



                                   Hervé a bien raison.


       Voilà donc Donald Trump assis dans le bureau ovale. 

Et ça n'a pas tardé, 42 décrets:

Droits de douane, fermeture des frontières, expulsions,  amnistie des criminels qui avaient envahi le capitole, relance des forages, retrait des accords de Paris, sortie de l'Organisation Mondiale de la Santé, abandon des contraintes s'imposant aux banques en matière de régulation financière  (rappelez-vous 2008)  etc. etc. 

Tout cela au nom d'un prétendu patriotisme.  

"Les ordures savent toujours trouver refuge dans le patriotisme."

(Le Tellier: Anomalies)

Peu de temps avant, au cours d'un meeting de célébration, Elon Musk qui sera l'un sinon le personnage le plus influent de l'administration  Trump - au moins pour un temps - a fait par deux fois un salut qui ressemblait fort au salut nazi. Mettons qu'il faille mettre cette atrocité sur  le compte de la maladie d'Asperger dont il a avoué être atteint. Mais un tel type au gouvernement des Etats-Unis, tout de même! 

Sauf si, finalement, à bien y réfléchir, Trump trouve que cela au fond ... 

Cela fait froid dans le dos.

Emmanuel Macron, comme beaucoup, n'a pas été invité le 20 janvier. La tradition avant Trump était qu'assistent à l'investiture des diplomates et non des chefs d'État et de gouvernement. 

Sauf que le président d'Argentine Javier Miléi, à côté duquel les diatribes de Trump sont d'aimables bluettes était là, tout comme Madame Meloni la présidente d'extrême droite du Conseil italien.  Viktor Orban le premier ministre "illibéral" hongrois invité lui aussi, n'est pas venu. 

Pas loin Zemmour avec mademoiselle Knafo et Louis Alliot vice-président du RN. 

Que du beau monde en quelque sorte.

Les messages étaient clairs: 

- Nous voulons diviser l'Europe.

- Voyez sur qui nous nous appuierons.

Le drame, est que les dictateurs et leurs émules annoncent toujours ce qu'ils vont faire et qu'il y a toujours des optimistes pour croire qu'ils ne le feront pas.

Dans L'orgie capitaliste, livre d'entretiens que Marc Dugain a eus avec Adrien Rivière et dont je parlerai un jour peut-être,  Dugain dit à propos du peuple juif: "les optimistes ont fini à Auschwitz, les pessimistes ont fini à Hollywood". 

Il ne faut pas être optimiste, il faut être déterminé. 

 Si j'entends bien, mais à mon âge l'ouïe baisse, il semblerait que quelques dirigeants européens commencent à bouger.

Si grâce à Trump, les pays d'Europe venaient à travailler ensemble, voilà qui serait une excellente nouvelle.

 Rêvons un peu.

Pendant ce temps, en France, l'impayable Jean-Luc Mélenchon (*) assimilait Emmanuel Macron au président sud-coréen, lequel a été arrêté et condamné pour avoir instauré, motu proprio, la loi martiale dans son pays. 

Mélenchon est un homme tout en nuance, auquel il faut tout de même rappeler que la loi martiale est un état d'exception pendant lequel l'armée assure le maintien de l'ordre à la place des autorités civiles - dont la police et la justice-   et qu'elle se traduit par la suspension de la plupart des libertés fondamentales. On sait ce que les suspensions veulent dire.

Il devrait le savoir lui le thuriféraire de Castro. Lui l'ami de Maduro qui a créé des milices paramilitaires pour mâter l'opposition, celle qui n'est pas encore emprisonnée.

Je le voyais, notre valeureux Mélenchon sur une photo publiée récemment dans Les Échos, je crois.

Il avançait le visage fermé, le regard étincelant de fureur, la mine telle qu'il l'avait composée sans doute,  en tricot de corps, le matin devant son armoire à glace.

Portant une cravate rouge, la main plaquée sur l'estomac, entouré de sa garde prétorienne , chemise blanche, col ouvert, barbe de trois jours, conduite par Manuel Bompard.

Coluche aurait dit "pas tibulaire mais presque". Et j'aurais corrigé toute révérence gardée: si si, Coluche, tout à fait tibulaire!

On crie, on hurle, on insulte, on menace. Tout est bon pourvu qu'on soit un jour élu président.

Dans Le fil de l'épée, de Gaulle écrivait:

"On ne remue pas les foules autrement que par des sentiments élémentaires, de violentes images, de brutales invocations."

Hervé un ami cher, a bien raison qui m'a écrit il y a peu: "Au fond, la politique est un espace à la périphérie duquel les extrêmes se rejoignent."

Rien à ajouter.



(*) Pour celles et ceux qui sont arrivés plus tard, et n'auraient pas lu,  ils comprendront mon époustouflante admiration pour le leader en lisant ma chronique du 22 avril 2024.

 

 




lundi 20 janvier 2025


Le Renard, le Guide et l'Âne. 

Libre adaptation du Renard et le Bouc 

Fable de Monsieur Jean de La Fontaine

 

 

L’un était avocat, nerveux et fort petit,

Déterminé à vaincre et puis à présider.

L’autre était grand et rouge, son principal souci

Était de fort bien vivre sans beaucoup travailler.

Les deux étaient bourgeois, et s’étaient connus tôt,

L’un avait de l’argent, l’autre avait du culot.

 

« Mets-toi à mon service dit le Petit au Grand,

Je suis jeune c'est vrai, mais il est déjà temps,

Et tu seras, crois-moi, grandement récompensé. »

Le temps fit à l’affaire. Année après année,

Le Petit prospéra dans la sphère publique

Et le Grand le suivant, entra en politique.

Tous deux, l’un trainant l’autre, furent nommés aux affaires.

Le Petit dans un grand ministère,

Le Grand dans un petit, car en cette matière, 

La taille ne fait pas la carrière.

 

Le vieux Président faiblissant, 

Le Petit sentit bien que son heure arrivait. 

En politique dit-il, l'important est de tuer.

Il ne faut jamais perdre ne fut-ce qu'un instant.

Chaque jour, y pensait, la mousse sur le menton,

Se disant ce qu’il manque "ce sont des picaillons". 

 

Il envoya le Grand dans les sables libyens.

« Va voir le Guide, dit-il trouve donc un prétexte, 

Invente le sujet peu importe lequel,

Tu as faites des études, écris nous donc un texte.

Ce qui compte c’est l’argent car j’en ai grand besoin.

Tuer la concurrence par ma puissance de feu.

La dégoûter et submerger le jeu.

Et puis à la toute fin, arriver à l’autel ! »

 

« Dis-lui que Président, car je l’emporterai,

Le recevrai en pompe jusque dans mon palais.

Se rêvant rétabli parmi les souverains

Le sinistre sanguinaire casquera, c’est certain. »

 

Tu as peur lui dit-il ?

Ne suis-je pas ton ami ? Que dis-je, je suis ton frère!

Allez, va, ne crains rien, parole d’Évangile,

Je suis un homme sincère.

Mon cœur te protègera et puis ma force aussi. »

Notre homme part en voyage, et fait comme il est dit.


Le temps vint à passer, des mois, et des années

Un juge s’en mêla et puis d’autres en nombre,

Ils trouvèrent des choses que l’on avait cachées,

Des libyens bavardèrent étant sortis de l’ombre.


Le Petit n’était plus grand-chose, 

Et le Grand encore moins, on s’en doute et pour cause.

Ils furent donc poursuivis et vinrent au tribunal, 

Avec leurs complices, les uns derrière les autres.

Ainsi qu’au carnaval.

Ils cherchaient à paraître, mais avaient la mine pauvre.

 

Interrogé d’abord, ayant été le chef,

Le Petit se fâcha, monta sur ses ergots,

Rouge de colère il prononça ces mots :

« Comment peut-on oser, vierge comme Saint-Joseph,

 N'ai jamais fait de mal, ne vais pas dans les soutes . »

Et désignant le Grand il dit aux magistrats, « Voilà qui sait sans doute.

Questionnez-le maintenant

Moi, je suis exemplaire. »

Puis, lui tournant le dos, son chauffeur l'attendant, 

Roula vers ses affaires.

 

Le Grand, triste et perdu, le regard soudain vide, 

Se dit mais c’était tard "Mais quel âne je fais!".

Avoir vécu pour lui, et être ainsi lâché!  

Qui veut un ami fiable honnête et courageux,

Pour qui nommer "son frère" n’est pas un simple jeu,

Doit l'observer cent fois, le sonder à l'envi,

Et préserver son âme d'un si méchant ami.



lundi 13 janvier 2025



                          Le canard, le rat et le petit garçon.


"Donnez autant de pouvoir, vous aurez les mêmes vices"  Soljentsyne  L'Archipel du Goulag.


                                           XXXX

Le canard est un animal moyennement intelligent mais orgueilleux, avide de pouvoir, de sexe et d'argent. Jetez une mie de pain dans la mare, il tuerait ses congénères pour s'en emparer.  

Le rat, à l'inverse, est supérieurement intelligent. Il observe, crache et sème la peste.  Quand la maladie a blessé ou tué, il dévore. 

Dans cette histoire funeste, le rat et le canard ont fait alliance.  

Elon, après avoir manipulé, flatté et financé Donald est entré dans sa maison. L'a -t-il en estime, évidemment non. Il compte en tirer grand profit, tout simplement, et il a malheureusement raison. 

La partie va commencer le 20 janvier. 

Les deux vont s'attaquer,  aux valeurs essentielles des démocraties que sont notamment, le respect de l'autre, le souci de la vérité, la pratique de la libre concurrence et la déférence devant la justice. 

Pour se faire, ils utiliseront leurs armes qui s'appellent, manipulation de l'information, pressions sur les juges et sur les opposants, droits de douanes exorbitants et menaces sur les faibles. 

Ils ont les outils: le dollar, les réseaux sociaux, des frontières commercialement stratégiques et la puissance militaire. Ils ne s'en cachent pas.

Robert Merle écrivait dans Malevil:

" Ce qu'il y a de nauséeux chez ce type d'homme, c'est qu'on peut savoir d'avance comment son esprit va fonctionner: puisque c'est moi qui ai le bazooka, c'est moi qui fait la loi".

Donald a le bazooka. Elon fournit les roquettes.

Le petit garçon n'a pas peur. Il a décidé de parler au canard et au rat. Il les a même invités à la réouverture de Notre-Dame. Oui, le rat aussi. Que voulez-vous c'est ainsi.

Camus: La peste:

"Pour le moment, il voulait faire comme tous ceux qui avaient l'air de croire, autour de lui, que la peste peut venir et repartir sans que le coeur des hommes en soit changé".

 C'est un optimiste le petit garçon. Il est convaincu qu'il peut les retourner à son avantage. 

Il avait déjà essayé avec l'ours de Moscou. Cela n'avait pas fonctionné. Mais est-ce une raison ? 

Dans La peste encore, livre essentiel décidément, où les rats, métaphore des nazis, investissent la ville et tuent en mourant, Albert Camus écrivait:

"Je dis seulement qu'il y a sur cette terre des fléaux et des victimes et qu'il faut, dans toute la mesure du possible, refuser d'être avec les fléaux".

Le petit garçon ne veut pas être avec les fléaux; il croit simplement à la magie de son verbe qui pourtant ne porte plus.

Il serait avisé, davantage,  de ne pas jouer en solitaire et de travailler à unir la classe européenne.

Il serait bien qu'il mette, modestement si cela lui est possible, ses capacités intellectuelles et son énergie à convaincre nos alliés que ne pas être avec les fléaux est possible et que la seule magie qui tienne avec ces animaux est celle du bazooka.

L'Europe a le bazooka et les roquettes. Thierry Breton en a très bien parlé dans une interview aux Échos le 9 janvier. 

L'Europe peut le faire, il lui "suffit" d'exister.

"Suffire" c'est bien le problème.

 Mais après tout, si l'on rêvait un peu.  

"On s'aime de haïr ensemble" a écrit Cohen dans Belle du Seigneur

Alors espérons que ceux qui nous dirigent haïront ensemble suffisamment le canard et le rat et,  s'aimant davantage,  ne se laisserons pas dévorer.

On a le droit d'y croire un peu, non ?


 








 

lundi 6 janvier 2025

 




                                             Françaises, Français,

                           Mes chers compatriotes,


En 1973, 1980, 1996, 2008, 2013 et 2020, depuis le président Pompidou donc, jusqu'à Moi-même, nous avons tous évoqué lors de nos voeux "l'année difficile". Soit qu'elle l'avait été, soit qu'elle le serait.

Eh bien 2024, n'a pas été une année difficile.

2024 a été une année enthousiasmante. 

Rappelez-vous.

Les Jeux Olympiques, Léon Marchand, Antoine Dupont, Tony Estanguet -un palois comme votre nouveau premier ministre, mais  populaire- .

Rappelez-vous la réouverture de Notre-Dame de Paris.

Je veux vous dire combien Je suis fier de ces succès qui ont illuminé le monde.

Alors oui, c'est vrai,  en décidant de dissoudre l'Assemblée Nationale, J'ai fait une boulette. 

Je pensais apporter clarté et stabilité et J'ai fichu le bazar. 

Mais dites-Moi, Mes chers compatriotes, qui n'a jamais fait de boulette ?

Qui parmi les chauffeurs de taxis n'a jamais franchi un feu au moment où celui-ci passait au rouge ?

Qui parmi les plombiers-chauffagistes n'a jamais quitté son chantier en oubliant de serrer un joint ?

Quel chirurgien peut-il prétendre n'avoir jamais manqué une cicatrice ?

Nous pouvons tous faire des boulettes, même Moi.  

Tenez, chers compatriotes, Je vais utiliser une métaphore. 

Pour celles et ceux d'entre vous qui maitrisent insuffisamment  la langue française - voyez comme Je me mets à votre portée- la métaphore est une figure de style qui emploie un terme concret pour exprimer une notion abstraite. 

Voici donc une figure de style relative à la boulette:

Imaginez:

 Je suis Mbappé, je fais involontairement une passe à l'adversaire, celui-ci file au but. Le gardien manque son arrêt. L'adversaire marque et l'équipe de notre génial footballeur perd le match.

Il n'en reste pas moins que Mbappé est Mbappé et que malgré sa boulette, il demeure Mbappé.

Il en est de même pour Moi. J'ai fait une boulette mais Macron Je suis et Macron Je demeure.

Cela dit, il M'importe d'attirer votre attention, vous qui rouspétez à l'envi,  sur l'exceptionnelle capacité qu'a montré la France et son administration à s'adapter aux temps changeants.

Voici quelques chiffres concernant trois ministères essentiels à votre vie, à celle de vos enfants et pour tout dire à l'avenir de la France.

Depuis que Je suis en charge de votre destin, c'est à dire depuis 7 années et demie:

Le ministère de l'Education Nationale a connu 7 titulaires . 

Celui du logement, 7. 

Celui de la santé: 9.

Et l'on dénonce la sclérose de l'État et de son administration ! Soyons sérieux.

Dites-Moi, Mes chers compatriotes, connaissez-vous une entreprise, une seule, capable de gérer de tels continuels changements de dirigeant ? Evidemment non! 

La réponse est dans la question: il n'y a en a pas.

Soyez donc fiers et ne récriminez point.

Mes chers compatriotes: 2024 a été enthousiasmante.

2025 sera audacieuse.

Je vous interrogerai pour vous proposer des voies nouvelles sur des sujets qui vous importent.

J'ai voulu vous donner la parole en juin 2024, Je vous la redonnerai en 2025.

Dans la Chambre des officiers Marc Dugain fait demander à Adrienne

"Qu'est-ce qu'on va faire maintenant ?"

Weil lui répond:

"Leur apprendre la gaieté"

Je vous ai vu tristes, trop souvent. Je veux, Moi aussi, vous apprendre la gaieté.

Françaises, Français, Je vous souhaite une année 2025 gaie, prospère et lumineuse.

Vive la République, 

Vive la France.




lundi 30 décembre 2024

 



                                                   Chers amis lecteurs ,

 .

 Je n'ai guère envie d'écrire, mais finalement, j'ai cédé.

"Il te faut bien dire au-revoir à cette année 2024" m'a dit un ami plus que cher alors que j'entendais prolonger mes vacances.

 Je lui tourne le dos pourtant à cette année funeste. Je luis tourne le dos avec bonheur, malgré les Jeux Olympiques,  malgré Notre-Dame, sans avoir envie de la saluer et sans envie d'écrire. 

Alors, je me retire et laisse la place à quelques maîtres.

                                    XXXX

Observant, terrifié,  les malheurs du monde, il y en eu tant , je passe la plume à Victor Hugo: 

"Qu'est-ce que la mort à tout prendre ? Un mauvais moment, un péage, le passage de peu de chose à rien."

Poutine, Assad, Netanyahou, Khamenei et tant d'autres se disent sans doute qu'au fond, massacrer n'est pas si grave.


Regardant d'ici les sècheresses, les inondations et les cyclones je me rappelle David Grossman:

"Dieu possède une grande imagination pour les malheurs".


Apercevant Trump, la cohorte des démagogues et celle des extrémistes qui s'approchent, chez nous aussi, je me tourne vers Péguy :

" Le triomphes de démagogies est passager. Mais les ruines sont éternelles" .


S'agissant de notre président, je pense à Kundera:

" Son drame n'était pas le drame de la pesanteur, mais de la légèreté"

Son drame ? 

                        XXXX

Allez, au diable 2024! 

Et puisque nous terminons le premier quart de ce siècle, tentons de passer à autre chose.

N'ayons pas d'espérance, c'est une foi aveugle.   

Mais d'espoir, oui, malgré tout, et de courage surtout, 

 Avec Camus pour finir:

"Un homme, ça s'empêche".

Empêchons-nous, cela ira mieux, je vous l'assure.

Au revoir, Chers amis qui me faites l'honneur de me lire,

À l'année prochaine.