lundi 20 mai 2024

                                                    L'Europe brune ?



Non pas encore, mais le vent mauvais de l'extrême droite,  en tête des sondages, souffle fortement sur nos nuques.

En France.

En Italie

En Belgique

Aux Pays-Bas (où ils vont diriger de fait la coalition qui a chassé le parti libéral au pouvoir depuis 13 ans)

En Autriche

En Hongrie

En Pologne, malgré leur récente défaite aux législatives.

En Allemagne l'extrême droite était en deuxième position avant la révélation de ses turpitudes russes qui l'a reléguée - provisoirement ?- à la troisième place.

Il est des pays où l'avance est considérable: la France, l'Italie, l'Autriche, la Hongrie bien sûr qui musèle sa presse, notamment. Chez les extrêmes, on n'aime pas la presse sauf à ce qu'elle ploie.

Rien n'est fortuit. Quand la politique donne l'impression de s'éloigner du peuple, le peuple se venge. 

 Ce n'est pas nouveau. Bien que l'histoire montre abondamment qu'il le fait toujours mal. Mais c'est ainsi. 

Je ne peux toutefois pas m'y résigner.

"Le nom sur le mur" le dernier livre, très fort, d'Hervé Le Tellier, prix Goncourt 2020 pour L'anomalie, montre dans un de ses chapitres combien, en France, à sa création, le parti d'extrême-droite avait choisi ses cadres parmi les collaborateurs des nazis les plus actifs.  

En France au FN (*), excusez-moi il paraît qu'ils ont changé de nom. Mais ce n'est pas parce que Nessus s'était débarrassé de sa tunique qu'elle avait perdu son poison. 

Au RN donc, la droite extrême est toujours là, les camelots du mouvement Occident agissent encore.   

On ne va tout de même pas les laisser faire au motif que le "gamin" fait des bêtises, et Dieu sait pourtant qu'il en fait. 

Tenez, s'agissant de la Nouvelle-Calédonie.  Était-il nécessaire de lancer cette réforme constitutionnelle, en ce moment, sans avoir pris le temps de discuter, puis de discuter encore, dans ce territoire où la tradition coutumière est extrêmement forte et qui est le pays de la palabre, comme me l'avait écrit un ami qui le connaît bien ce pays pour y avoir représenté l'État. Il se reconnaîtra.

Tenez encore, pendant que la Nouvelle-Calédonie flambait, à l'Elysée on élevait Albert de Monaco au grade de commandeur (rien que cela) ....du Mérite agricole.


Il faut voter, pourtant le 9 juin.

 Nous n'avons guère de solution intelligente ou utile.

A droite, chez les Républicains, la liste est conduite par un philosophe cultivé, de conviction, honnête, égaré en politique selon moi,  dans un parti dont il a accepté la vice-présidence. Ce parti qui a tout de même élu à sa tête le pitoyable monsieur Ciotti,  lequel avait dit qu'entre Macron et Zemmour, il choisissait Zemmour. Tout de même!

Malheureusement pour monsieur Bellamy qui vaut mieux sans aucun doute, très peu pour moi.

Les verts se battent pour une des causes les plus essentielles... mais seulement après avoir terminé leurs querelles sur un sujet plus essentiel encore:  qui doit porter le chapeau à plumes. Et ça querelle toujours chez les verts, on marche avec des fusils à tirer dans les coins. Résultat: 5% dans les sondages.

On m'épargnera, les listes de messieurs Mélenchon et Zemmour. Les 33 autres aussi. Oui car il y en aura 37 au total. 

Monsieur Dupont-Aignan a en effet retiré la sienne faute de pouvoir espérer le remboursement de ses frais de campagne par le contribuable compte tenu du score minuscule qui lui est annoncé. A quoi tiennent les convictions..

Restent les listes conduites par madame Hayer et monsieur Glucksmann, tous deux intelligents et compétents. C'est bien peu.

                                            

Il n'y a qu'un tour aux Européennes; on ne choisit pas, on élimine.

Puissions-nous de nouveau, sans tarder, avoir à choisir. Et bien.

Cela fait longtemps, beaucoup trop longtemps.

                                               XXXX

(*) Le Front National  (nom complet:  Front national de lutte pour la libération et l'indépendance de la France) était pendant la dernière guerre  un mouvement de résistance créé par le PCF et ouvert aux non-communistes. Son objet la lutte contre les nazis.  Il s'est trouvé des ordures, collaborationnistes souvent,  pour en capter le nom. Et tout le monde s'est tu. C'était en 1972. 

Lisez le petit livre émouvant de Robert Birenbaum écrit récemment à 97 ans: "16 ans. Résistant". Ou écoutez le sur Youtube. C'était lui le Front National, avec ses copains. 

                                    XXXX


Bernard Pivot est mort; c'est grâce à lui que je lis autant. Je ne suis pas le seul. 









1 commentaire:

  1. Dans ma jeunesse il était question de rêve éveillé. La vieille dame que je suis vit un cauchemar éveillé permanent que cette chronique n’illustre que trop bien.
    Maï H-H

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