Rentre en toi-même François (*)
Rentre en toi-même, François, et cesse de te plaindre,
Toi qui fus tant verni, servi, récompensé,
Pour un bilan si maigre. C'est nous qui devons geindre.
Regarde donc, François, la France que tu nous laisses.
Un parlement en crise, un budget en détresse.
Ta vie est terminée. Rome ne veut plus te voir.
Retourne en ton Béarn, cultive ton jardin.
Entretien ton cheval et ta forme aussi,
Ta carrière politique a trouvé son sapin.
Jupiter est heureux, car il t'a trop subi.
Son avenir pourtant sera fait de décombres.
L'histoire retiendra qu'un souverain enfant,
Qui a si peu vécu et n'a jamais souffert,
Ne tolère que son ombre,
Écarte les esprits forts, s'entoure de courtisans,
Admire dans sa glace ses favoris qui poussent,
Aveugle à son peuple chez qui monte la colère,
Regarde les extrêmes, attendant leur rescousse.
La guerre est à nos portes, tu en as bien conscience.
Sur ce terrain là, tes paroles ont grand sens.
Mais le monde, Jupiter, est dans les mains de monstres,
Pour qui tout est permis, qui tuent quiconque est contre.
La terreur est leur mère.
Poutine ne cédera pas et déjà nous menace.
La Chine étend son ombre,
L'Amérique conduite par un sot vaniteux,
Au lieu de nous aider nous pille et nous angoisse.
Le temps n'est pas aux faibles, c'est pourquoi je t'en veux.
La parole de la France, maintenant compte si peu.
Ses caisses sont bien vides, tout le monde le sait.
Pourquoi veux-tu qu'on craigne un pays abaissé ?
Voilà donc Lecornu.
On le dit très habile,
Modeste et fort civil.
D'aucuns parmi les tiens le portent jusqu'aux nues.
Faute de vraiment y croire, essayons d'espérer.
(*) Adaptation très libre et très osée de la scène 1 de l'acte IV de Cinna
Pièce de Monsieur Pierre de Corneille
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Les grands ne le sont pas pour rien.
RépondreSupprimerCorneille est inspirant, toujours d’actualité.
Mais manquent chez nos dirigeants le courage et la droiture et l’abnégation.
C’est fou de se dire qu’il faut du courage pour espérer.
Maï H-H