lundi 20 octobre 2025

 




                                   Un simple accident.


C'est le titre du film de Jafar Panahi, cinéaste iranien, à juste titre multi-primé,  qui a obtenu la Palme d'or à Cannes en mai dernier.

Le scénario est le suivant:

Un homme en voiture heurte un chien. C'est la nuit. Il est avec sa femme très voilée et leur fille à l'arrière, une enfant vive et dansante.

La voiture est abimée il va dans un garage. 

A l'étage un homme entend sa voix. Il se cache, terrorisé.

C'est qu'il croît reconnaitre celle de son tortionnaire dans les prisons des mollahs. Il en est certain même.

Après avoir kidnappé le bourreau, il agrège un petit groupe hétéroclite fait d'autres torturés, supposément par le même homme. 

Ils partent vers le désert.

Les uns veulent savoir avant de punir.

Les autres, aveuglés par les souffrances passées, certains de leur droit, habités par l'obsession d'une vengeance qu'ils pensent légitime fut-elle aveugle, veulent exécuter, sans délai.

C'est un film dur mais magnifique, tourné clandestinement avec l'appui de Philippe Martin producteur français fondateur des Films Pelléas auquel il faut rendre hommage. 

Je ne vous en raconterai pas davantage. La dernière scène est exceptionnelle.

Il faut le voir.

Si je m'appuie sur ce film aujourd'hui c'est pour vous dire le peu d'espoir que j'ai dans une paix durable entre Israël et la Palestine.

Le Hamas, le 7 octobre 2023, puis le gouvernement israélien et son chef Netanyahu, ont fait trop de mal, ont créé trop de haine pour que, parmi les vivants, ou les proches des morts, il n'y ait pas quelque part de volonté définitive de se venger.

Le 7 octobre 2023, 1.195 personnes ont été tuées et 251 ont été prises en otage, par le Hamas.

En riposte, les armées de Netanyahu ont pour leur part tué par balles ou par soif et par faim  60.000 personnes, au moins, dont 12.000 femmes et 18.000 enfants. Près de 2 millions de personnes ont été déplacées qui, maintenant, tentent regagner leurs terres et verront que de leurs maisons, il ne reste rien.

Forcément parmi toutes ces victimes indirectes, celles qui sont passées à côté des balles ou qui ne sont pas mortes de faim ou de soif, mais qui ont vu mourir les leurs,  il y en aura qui voudront se venger, à tout prix. 

Alors l'engrenage terrible se remettra en marche. 

C'est d'ailleurs ce que les clandestins du Hamas et Netanyahu souhaitent, chacun de leur côté. 

- Les premiers par pure folie meurtrière. Car que pouvaient-ils espérer d'autre le 7 octobre 2023 hors la déflagration? 

 - Le deuxième parce qu'il veut avec ses alliés d'extrême droite éradiquer le peuple palestinien. 

Trump a "fait le boulot", comme on dit, plutôt pas mal mais à la Trump:  vite et à sa gloire. Avec l'espoir de s’enrichir en passant. Son fils aîné  et son gendre sont déjà sur place. 

Dans L'archipel du Goulag Soljenitsyne a écrit: "Que votre mémoire soit votre unique sac de voyage". 

Le sac de voyage des survivants, côté coeur, est lourd de la mémoire des persécutés. 

Ils en portent un autre sur l'épaule droite, chargé de haine et de désir de vengeance et donc de tuer.

Le 19 mars 2024, j'avais titré mon article: "Après le 7 octobre" et pris pour appui "Comment ça va pas". livre magnifique de Delphine Horvilleur, femme rabbin exceptionnelle et grande intellectuelle.  

J'avais écrit:

"Les persécutés ont la mémoire longue. Chaque balle qui tue fabrique le fusil qui tuera".

Je ne crois guère à la paix hélas, espérant tout de même que plus tard, vous me moquerez en disant "Cassandre tu avais tort".

Alors je sauterai de joie.





2 commentaires:

  1. C’est hélas exactement cela.
    Maï H-H

    RépondreSupprimer
  2. Il faut également se souvenir que les accords de paix de Camp David et d’Oslo ont été torpillés par les extrêmes, et que le premier ministre Izack Rabin a été assasine par un extrémiste israélien.
    Le premier ministre actuel en porte une très lourde responsabilité.

    RépondreSupprimer