lundi 8 septembre 2025

 


                            Il pleuvait ce jour là sur Paris.



Il pleuvait ce jour là sur Paris.

Un homme en costume sombre avançait, les mains jointes sur son ventre rebondi.  Boutonnant sa veste, il avait des allures de chanoine. Derrière lui, un huissier en habit, parapluie à la main, le protégeait de la bruine.

François Bayrou était au sec. L'huissier était sous l'eau.

M'est revenu alors ce qu'avait écrit Victor Hugo dans Choses vues:

"Au moment où le gouverneur proclamait l'égalité de la race blanche, de la race mulâtre et de la race noire, il n'y avait sur l'estrade que trois hommes: un blanc le gouverneur, un mulâtre qui lui tenait le parasol et un noir qui lui tenait son chapeau".

Toute la différence tellement signifiante  et coupable entre la parole et les actes.

Il y a peu, monsieur Bayrou a demandé aux français, et singulièrement aux moins munis, de faire des efforts. Lui, fait porter son parapluie.

Peu importe qu'il ne soit pas le premier et qu'avant lui on se comportât aussi mal.

Les temps devraient être à l'exemplarité, faute de quoi les gens vont se détourner davantage encore de ceux qui nous gouvernent ou aspirent à le faire dans un cadre démocratique et apaisé. On sait, hélas, au profit de qui. 

J'ai été sidéré par ce qu'a dit François Bayrou à propos de ceux qui sont nés entre 1945 et 1960 - que l'on appelle les "boomers"-  et qui se résume à ceci:

"Vous êtes responsables, pas moi."

Je me demande d'ailleurs comment on peut ne pas être sidéré par ce triste personnage.  

Alors quoi maintenant ? 

Je l'ai écouté, le Premier ministre, prononcer son discours à l'Assemblée cet après-midi. 

Diagnostic sans surprise, évocation des menaces, appel au sentiment national ...litanie abondante mais banale de sujets qu'un élève studieux de Sciences Po aurait sans doute abordés dans une copie à un examen. Bon élève, il eut toutefois été moins long.

Monsieur Bayrou part.

Ce qui compte maintenant c'est la suite.


Dans "J'irais nager dans plus de rivières" Philippe Labro rapportait ces propos de Georges Pompidou: "À l'heure du destin il n'y a pas de place pour la combinaison". 

 L'heure du destin approche, je le crains, celui funeste que les extrêmes attendent.  Cela va continuer de combiner pourtant, je le crains aussi.


Nous en parlerons la semaine prochaine, sans doute.


Ah j'allais oublier: comme la crainte, les taux montent.











1 commentaire:

  1. Voilà, c’est fait. Si ce n’est que le pire est à venir. Ou pas. Je crois que ma boussole boude ou fait la grève, ou a perdu le nord. Qui connaît le chemin de l’espoir? Il n’y a aucun panneau.
    Maï H-H

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