lundi 6 octobre 2025

 


                            Il n'y a pas de quoi se réjouir (suite)



Je n'écris pas sur la nouvelle crise politique, ça sera pour la prochaine fois. A peine a-t-il constitué son gouvernement, que le Premier ministre démissionne.

La suite, eh bien nous verrons. Le seule chose que je peux écrire ce soir , c'est que tout cela est gravement affligeant.   

Quand les petits chevaux sont dans le cirque et que le maître de manège est absent, - y en a-t-il d'ailleurs toujours un ?- , c'est le foutoir. En attendant les taux montent et montent encore.  

En attendant  quoi ? Nous aimerions bien le savoir.

J'ai donc choisi de  répondre à celles et ceux d'entre-vous qui m'ont écrit à la suite de mon article de la semaine passée. 

Je résume ce qu'ils ont fort justement exprimé à propos de la corruption ou de la morale en publique:

"Et Chirac à la mairie de Paris ?" 

Vous n'avez pas tort.

 Tenez, je me rappelle un soir - les faits sont prescrits depuis belle lurette, c'était bien avant 1995- je sortais d'un dîner à la Maison du Danemark sur les Champs Élysées. Alors que j'allais poser le pied sur le trottoir , un des convives me dit goguenard,  " Attention Monsieur, marchez avec précaution ces pavés ont couté fort cher". C'était un homme informé.

Et François Mitterrand ?

Qui a, entre autres turpitudes, fait loger somptueusement, à nos frais, sa maîtresse et leur fille commune ? Et à propos duquel on disait qu'il avait deux avocats, Badinter pour le droit et Dumas pour le tordu. Le premier va entrer au Panthéon, le second est déjà dans l'oubli.

Et tant d'autres, à des niveaux moindres, qui ont tant fauté.

Tous, s'en sont tiré, sans passer par la prison. Alors pourquoi Nicolas Sarkozy ?

La corruption n'est pas nouvelle, et son avenir semble assuré, facilitée qu'elle est par l'utilisation massive des bitcoins, monnaie virtuelle et occulte que rien ne règlemente ni ne contrôle et dont les narcotrafiquants, notamment, sont friands. 

Comme disait Félix Houphouët-Boigny qui s'y connaissait: "pour qu'il y ait des corrompus, il faut des corrupteurs". 

L'homme public est courtisé bien davantage que l'homme privé. Il arrive que quelques-uns succombent. J'en ai fréquentés beaucoup, ils ne sont pas si nombreux. 

Si donc, Nicolas Sarkozy a cédé dans le but de financer sa campagne présidentielle de 2007 cela n'est pas nouveau. À ce titre je comprendrais que l'on puisse estimer qu'en comparaison de quelques uns de ses prédécesseurs, il n' a pas été traité équitablement.

Encore qu'il n'est pas interdit de souhaiter que la morale progresse. 


Question plus importante: 

N'est-on pas en train d'institutionnaliser un justice politique qui se mêle de juger les affaires de l'État. 

Appartient-il à un tribunal de juger un homme d'État qui négocie avec un autocrate, voire un tyran ? 

Pour moi la réponse est évidemment non. Car à ce compte là, on ne devrait parler ni à Poutine, ni à XI,  ni à Netanyahu et sait-on jamais demain... suivez mon regard qui se tourne vers le couchant. La liste est longue. 

De Gaulle avait écrit dans Le Fil de l'Épée : "La perfection évangélique ne conduit pas à l'empire" . Tout est dit.

Le juge n'a évidemment ni la qualité, ni la légitimité pour ce faire. 

Reste que:

En 2006 Nicolas Sarkozy n'était pas président de la République mais futur candidat à l'élection présidentielle. Il n'a pas envoyé son directeur de cabinet puis son sous-ministre aux collectivités locales pour représenter la France dans une négociation essentielle pour elle.  Mais bien pour rencontrer un criminel, Abdallah Senoussi, condamné à perpétuité par le pays au gouvernement duquel il siégeait afin de voir ce qu'on pouvait faire pour lui être "utile" et que, ceci fait, de l'argent a bien circulé.

Et cela, j'en suis désolé, ce n'est pas acceptable.

J'ajoute que si les 3 accusés n'avaient pas adopté un mode de défense  qui s'apparentait à un  "doigt d'honneur" adressé au Tribunal, les choses auraient peut-être tourné autrement.

Voyez-vous je pense à ce que Lanjuinais avait dit dans une harangue à l'Assemblée Nationale en 1793: "La première violation des principes fait toujours marcher de violation en violation".

Eh bien il arrive qu'on se fasse prendre puis condamner.







10 commentaires:

  1. Sidération, consternation, bien des mots riment avec violation et condamnation. Et la situation ? La fait-on rimer avec affliction ?
    Me voilà à court de rage et de larmes.
    Maï H-H

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  2. Les bras m'en tombent comme on dit. Je ne parle pas de la démission du premier ministre quelques heures après l'annonce du nouvel /ancien gouvernement, ce sera pour la semaine prochaine. Non, je veux revenir sur ce que je viens de lire concernant Mr Sarkozy. Je pensais le sujet clos puisque traité la semaine passée, eh bien non. NS est un justiciable comme un autre , la justice s'est appliquée. Rappelons qu'il y avait eu avant l'affaire Bismut, l'affaire Bigmalion. Il n'était pas un homme d'état qui " négociait", au nom de la France, avec un tyran et, à ce titre, la justice " normale" doit s'appliquer. Enfin, si l'on veut retrouver une image positive de la politique et éviter un désintérét croissant des électeurs, les hommes d'Etat ou, plus simplement, les politiques doivent étre EXEMPLAIRES. jp

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    1. ;;; Et il paraît que le PF enquête sur une "possibilité "de relations "possiblement" - vois comme je suis prudent- coupables avec des oligarques proches de Poutine, ...après l'invasion de la Crimée.
      Décidément.

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  3. Il est des gens à ne toucher qu'avec des pincettes -ayant un très long manche ou mieux s'abstenir.
    On peut passer entre les gouttes même ayant porté la Francisque et avoir fait tuer des algériens sans jugement étant ministre s'être fait -peut-être-tirer dessus en 59,..etc cela n'exonère pas les autres .
    Avoir été condamné n'empêche pas d'accéder au pouvoir et pourtant on voudrait des exemples .
    Quand on n'a mal choisi on se morfond ..comment réfléchir avant !
    PH

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    1. Mitterrand était évidemment un personnage ambivalent; vous l'avez tellement bien écrit.
      Et comment réfléchir "avant"... permettez-moi de vous écrire que c'est brillant.

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  4. Je constate que depuis quelques années des juges ont le courage d'aller au bout des enquêtes sur des "Politiques" sans les classer au fond d'un tiroir. C'est une bonne chose et tant pis pour les ripoux qui se font prendre.
    Jean du Lot.

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  5. La corruption n'est pas l'apanage du secteur public elle existe aussi dans le privé. Concernant le public, par rapport aux exemples que tu donnes, rappelons que la loi est venue garantir le financement des partis politiques et des campagnes électorales, enlevant toute justification aux financements occultes... PYT

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    1. Mon Cher PYT,

      Tu as raison, j'ai reçu tellement de confidences dans ma vie lointaine de petits patrons qui ne pouvaient livrer de grands groupes qu'en payant.
      Il me semble toutefois que les procédures et les contrôles rendent aujourd'hui moins faciles.
      Quant à la loi sur le financement des,aprtis politiques tu as raison. Je crains toutefois que les corrupteurs aient trouvé les moyens de la contourner, hélas.

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