vendredi 23 février 2024

A propos d’une grande déception

La première fois que j’ai entendu Renaud Capuçon c’était au Pin Galant, à Mérignac. J’avais pris peu de temps avant la direction générale de la Banque d’Aquitaine. 

C'était en 1997 je crois, il  avait un peu plus de vingt ans et on voyait pointer un très grand violoniste.

Depuis, en concert,  il y a eu le double concerto de Brahms avec Gauthier son frère et l’Orchestre de Paris sous la direction de Christophe Eschenbach.

Puis l’intégrale des sonates pour piano et violon de Beethoven avec Frank Braley.

Puis le festival de Pâques d’Aix en Provence en soliste ou accompagnant de jeunes en devenir qui, pour beaucoup, sont devenus des artistes de renommée internationale comme le violoncelliste Raphael Moreau.

Depuis le Pin Galant donc, Renaud Capuçon est devenu un des très grands violonistes mondiaux.

Son jeu magnifique impressionne par l’absence d’artifice, par son merveilleux vibrato et la projection du son sorti de son somptueux violon, le vicomte de la Panette, celui-là même qui avait été entre les mains de l'immense Isaac Stern.

Que du beau, que du généreux, que du bon en somme, pour l’amateur, seulement amateur, que je suis.

Un jour d’avril 2023 alors que j’en parlais avec un ami, je concluais  néanmoins par :

 « Une chose me gêne chez Renaud Capuçon »

« Quoi ? » me demanda-t-il 

« Sa femme » répondis-je

Je n’aimais déjà pas ses idées. Laurence Ferrari était déjà dans l’écurie Bolloré et ça s'entendait furieusement.

« Mais après tout, ajoutais-je, il ne faut pas tout mélanger et il a bien le droit d’être amoureux de sa femme. »

 Le 16 février dernier, Renaud Capuçon a joué dans l’émission de Pascal Praud, voisin d’écurie de Laurence Ferrari, polémiste que je méprise, dont la technique barbare, mais qui date, consiste à agresser verbalement et interrompre ses interlocuteurs lorsqu’ils ne partagent pas ses frustes convictions, afin de les déstabiliser.

 J’ajouterai, cela ne vous surprendra pas, que monsieur Praud défend des idées de droite dure et d’exclusion qui ne sont pas les miennes.

Mais qui sont surtout à l’opposé de celles universelles que véhiculent les musiques de Bach, Mozart, Beethoven, Schubert, Schumann, Brahms, Fauré entre autres.

On m’objectera, Wagner. 

Et alors ! Est-ce un argument ?

Alors, oui décidément Renaud Capuçon a le droit d’être amoureux de sa femme. 

Et moi d’écrire dans ce blog que ce qu’il a fait n’est pas bien, que la promotion d’un disque n’autorise pas tout. En quelque sorte, que l’argent a de l’odeur.

A moins qu’il fasse acte de contrition, je n’irai plus jamais l’écouter en concert, je n’irai plus jamais au Festival de Pâques ni en  aucun autre dans lequel il se produira. 

J’en suis triste mais c’est ainsi.

J’écouterai davantage Anne-Sophie Mutter, Gil Shaham, Hilary Han, Leonidas Kavakos, David Grimal, Vadim Repin ou Lisa Batiashvili par exemple.

 Après tout il y a beaucoup de très grands violonistes.

2 commentaires:

  1. Pour un premier contact avec ce croque-notes, je partage entièrement le sentiment de Bertrand. Bravo

    RépondreSupprimer