lundi 30 décembre 2024

 



                                                   Chers amis lecteurs ,

 .

 Je n'ai guère envie d'écrire, mais finalement, j'ai cédé.

"Il te faut bien dire au-revoir à cette année 2024" m'a dit un ami plus que cher alors que j'entendais prolonger mes vacances.

 Je lui tourne le dos pourtant à cette année funeste. Je luis tourne le dos avec bonheur, malgré les Jeux Olympiques,  malgré Notre-Dame, sans avoir envie de la saluer et sans envie d'écrire. 

Alors, je me retire et laisse la place à quelques maîtres.

                                    XXXX

Observant, terrifié,  les malheurs du monde, il y en eu tant , je passe la plume à Victor Hugo: 

"Qu'est-ce que la mort à tout prendre ? Un mauvais moment, un péage, le passage de peu de chose à rien."

Poutine, Assad, Netanyahou, Khamenei et tant d'autres se disent sans doute qu'au fond, massacrer n'est pas si grave.


Regardant d'ici les sècheresses, les inondations et les cyclones je me rappelle David Grossman:

"Dieu possède une grande imagination pour les malheurs".


Apercevant Trump, la cohorte des démagogues et celle des extrémistes qui s'approchent, chez nous aussi, je me tourne vers Péguy :

" Le triomphes de démagogies est passager. Mais les ruines sont éternelles" .


S'agissant de notre président, je pense à Kundera:

" Son drame n'était pas le drame de la pesanteur, mais de la légèreté"

Son drame ? 

                        XXXX

Allez, au diable 2024! 

Et puisque nous terminons le premier quart de ce siècle, tentons de passer à autre chose.

N'ayons pas d'espérance, c'est une foi aveugle.   

Mais d'espoir, oui, malgré tout, et de courage surtout, 

 Avec Camus pour finir:

"Un homme, ça s'empêche".

Empêchons-nous, cela ira mieux, je vous l'assure.

Au revoir, Chers amis qui me faites l'honneur de me lire,

À l'année prochaine.

lundi 23 décembre 2024




                                                 Rit des malheurs de Poels.


    Quand j'étais collégien chez les bons Frères, notre professeur de latin s'appelait le Frère Avelin. Comme sa tête penchait sur le côté, nous l'appelions Jacinthe.

Un jour il colla Poels , mon meilleur ami à l'époque, pour un motif futile. Jacinthe était un virtuose de la colle. 

La réaction ébahie du collé fit rire Duvivier.

Jacinthe lui colla deux heures

Pour quel motif Frère ? demanda Duvivier qui ne s'en laissait pas conter.

Rit des malheurs de Poels répondit le latiniste.

Eh bien je ne rirai pas des malheurs de Nicolas Sarkozy.

Pour deux raisons au moins, il faut faire court:

La première est qu'on ne rit pas des malheurs des autres sauf s’il s’agit d'Assad, de Poutine, de Xi, ou de Maduro par exemple. Mais ils vont bien. 

La deuxième est qu'il n'y a pas de quoi rire. 

 J'ai lu beaucoup de choses sur cette affaire Bismuth, jusque et y compris l'arrêt de la Cour de Cassation.

Ma conviction est que Nicolas Sarkozy, son ami et avocat Thierry Herzog et l'avocat général Gilbert Azibert ont fauté.

Maître Herzog a proposé un marché, Nicolas Sarkozy l'a accepté et l'avocat général a tenté d'intervenir avec l'espoir d'une contrepartie.

Que finalement les choses ne se soient pas réalisées, que la tentative n'ait pas prospéré, peu importe le code pénal est clair: s'agissant de corruption, il suffit d'en avoir eu l'intention.

Y-a-t-il eu des preuves matérielles? Eh bien oui: les écoutes.

Qu'un avocat ayant prêté serment, se livre par amitié à cette manoeuvre de cour de récréation,

Qu'un autre avocat, ayant prêté serment, ancien président de la République garant de l'indépendance de la justice y consente,

Qu'un avocat-général près la Cour de Cassation,  espère en tirer avantage,

Eh bien oui, pour moi, tout cela mérite condamnation.

Quant au quantum de la peine et à son mode d'exécution, fussent-ils infamants, il y a pire.

Il n'y a pas de quoi rire parce que à un moment, l'ancien président incarnait la France et qu'on conséquence cette condamnation touche la France

Il n'y a pas de quoi rire parce que cette affaire Bismuth, vient après l'affaire Bygmalion qui a vu notre ancien président condamné en première instance, puis en appel pour dépassement ( de près de 100% , excusez du peu) - du plafond légal relatif aux dépenses de sa campagne de 2012 . 

Pour avoir dirigé un certain nombre de campagnes électorales, personne ne parviendra à me faire croire qu'un candidat ayant l'expérience de Nicolas Sarkozy, qui a conduit, lui même, un nombre considérable de campagnes électorales, ait pu ne pas s'apercevoir que les dépenses engagées  crevaient à ce point le plafond autorisé.  

Il n'y a pas de quoi rire parce que d'autres affaires arrivent, mais comme disait un ami notaire, "je n'ai pas le dossier."

Je ne rirai pas parce que tout cela participe de deux choses qui me terrifient:

- la montée du populisme au profit de gens qui ne sont pas forcément plus intègres.

- la tendance possible que les juges auront à considérer que les hommes politiques sont malhonnêtes.

Il y a des délateurs,  la France en est coutumière. Ils sauront trouver les juges qui sauront les écouter. 

"Amants de la vérité, les magistrats sont comme les femmes jalouses, ils se livrent à mille suppositions et les fouillent avec le poignard du soupçon" Balzac Splendeurs et misères d'une courtisane.

Le plus simple, n'est-il pas que chacun de ceux qui reçoivent un mandat du peuple considèrent que ce n'est pas un boulot ?

Rêvons un peu au terme de cette année funeste. 

A vous qui me faites l'honneur de me lire, mille voeux et à l'année prochaine.









lundi 16 décembre 2024

 


                                                            Eh bien non !



Je ne vais pas vous parler de François Bayrou bien qu'il ait atteint, enfin, l'avant dernière marche et regarde désormais celle du-dessus. Raison pour laquelle ceux qui la regardent aussi risquent fort de lui compliquer la tâche.

Je ne vais pas vous parler du François Bayrou, Haut-Commissaire au plan depuis 2020, c'est à dire Haut-Commissaire à rien, puisqu'il n'y a plus de plan.  

Imaginez cela dans la vie normale:  "Monsieur Dupont est nommé directeur de l'usine de fabrication de moules à gaufres qui a fermé  ses portes il y a quatorze ans. Il aura des émoluments, un bureau, une voiture et un chauffeur."  

Nicolas Sarkozy aurait répliqué à un interlocuteur qui lui reprochait le peu de réformes de l'État opérées sous son quinquennat:  "L'État ne se gère pas comme une entreprise"

Manifestement.

Non je vais vous parler d'Anne et de Mimi, dont l'histoire a été  joliment brossée par Solenn de Royer dans un de ses récents billets publié dans Le Monde.

Anne Braun a été secrétaire-générale du groupe gaulliste à l'Assemblée Nationale pendant des années jusqu'en 1993 . 

Hermine Pulvermacher, dite Mimi, occupait le même poste, dans la même assemblée, mais pour le parti communiste. Elle a cessé ses fonctions en 1998.

Toutes deux avaient vu leurs familles massacrées par les nazis.

Partageant à l'Assemblée la même photocopieuse - à quoi ça tient- elles avaient appris à se connaître. Les adversaires sont devenues amies.  Sans renier leurs convictions, elles ont travaillé ensemble à résoudre les problèmes, chaque fois que les tensions entre leurs groupes devenaient excessives et qu'elles n'apportaient rien au débat politique. 

Alors qu'après la mort d'Anne, on lui demandait ce qui les liait, Mimi avait répondu "Anne et moi avions le même amour de la France".

On aimerait bien que les chevaux du cirque, puissent aujourd'hui en dire autant. 

Les praticiens du droit connaissent cette locution latine:

"Nemo dat quod non habet"   (Personne ne peut donner ce qu'il n'a pas).

C'est peut-être bien notre problème.






lundi 9 décembre 2024

 



                     La Sainte Vierge, le Canard, les Petits Chevaux 

                                            et le Président


Donald Trump est donc venu participer aux cérémonies célébrant la réouverture de Notre-Dame de Paris.

C'était son premier déplacement à l'étranger depuis son élection.

Il y a quelque années  cet homme délicat avait confié à un proche en parlant de lui "quand vous êtes une star vous pouvez tout faire, même les attraper par le pussy".

Pour honorer la Sainte Vierge, donner l'honneur à ce vilain canard, voilà qui est cocasse.  La période est étonnante, il est vrai; plus rien ne surprend.

Fallait-il l'inviter ? Soyons bon prince, puisque le président Vladimir Zelensky, était là.  Si cela a pu aider à faire avancer une paix juste en Ukraine, Trump à Notre-Dame, après tout pourquoi pas. 

Si cela... 

Je n'y crois pas trop. l'Ukraine c'est loin, c'est froid l'hiver et en terme de dollars, ça ne rapporte rien.  Trump aurait d'ailleurs laissé entendre à Zelensky que l'aide américaine diminuerait. Nous verrons bien.

Pendant ce temps les petits chevaux tournent sur la piste. Le cirque n'est pas fermé, il n'y a plus de dresseur, ils s'en sont débarrassé le 4 décembre. 

Il faut que le patron en embauche un autre, il a le temps maintenant que Donald est parti.

Le soir du dépôt de la motion de censure, monsieur Barnier interrogé sur ses rapports avec le Président avait répondu:"Il préside, je gouverne".

Deux jours plus tard, il ne gouvernait plus et le président ne présidait toujours pas. A quoi ça tient.

Je lisais ce jour-là: La vie meilleure d'Étienne Kern, biographie romancée et croisée d'Émile Coué. Joli livre, bien écrit, souvent émouvant, consacré à l'inventeur de l'autosuggestion. 

Nous en sommes là, peut-être. 

Non pas encore.

Après tout, la reconstruction de Notre-Dame, dans un délai si court est un miracle.

Monsieur Macron a prononcé un bien joli discours. Cécile Cornudet le cite dans Les Échos de ce jour:

"N'oubliez jamais combien chacun compte et combien le grandeur de cette cathédrale est inséparable du travail de tous"

Elle ajoute "C'est le paradoxe de ces sept dernières années."

Neuhoff a écrit dans Laetitia: "Balayeur ou président de la République c'est la même chose"

Et moi, de me demander, comment peut-on dire des choses si importantes et être si vain.

À moins qu'on ne les pense pas, tout simplement.







lundi 2 décembre 2024

 


               

              Étrange ce qui peut arriver à un petit garçon



Nous sommes le 2 décembre. Emmanuel Macron a une fois encore, réussi à bouleverser le calendrier, lui qui n'a cessé de dire qu'il était le maître des horloges.

Waterloo a lieu, aujourd'hui 2 décembre 2024, date anniversaire d'Austerlitz.  Quel symbole d'un désastre.

La motion de censure du gouvernement Barnier a été déposée après le rejet du 49-3 que le Premier ministre avait décidé de mettre en oeuvre relativement au Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale. Elle sera, sauf surprise, adoptée dans deux jours.

Michel Barnier avait fait des concessions. À la vérité les extrêmes étaient décidés à ce qu'elle ne soient jamais suffisantes. Monsieur Barnier a eu raison d'arrêter.

La France s'enfonce donc dans une plus grande incertitude. Les dispositions constitutionnelles permettent au pays de continuer à vivre, le souffle court, jusqu'à ce qu'un projet de loi de finances de la Sécurité sociale et un projet de loi de finances "tout court"  soient votés avant le 31décembre.

Et si rien ne sort, alors-  à moins qu'il ne le fasse avant-  le président peut décider de recourir à l'article 16 de la Constitution. Il y aurait des motifs. Celui-ci dispose en effet :

"Lorsque les institutions de la République, l'indépendance de la Nation, l'intégrité de son territoire ou l'exécution de ses engagements internationaux sont menacés d'une manière grave et immédiate et que le fonctionnement régulier des pouvoirs publics constitutionnels est interrompu, le Président de la République prend les mesures exigées par ces circonstances, après consultation officielle du Premier ministre, des Présidents des Assemblées ainsi que du Conseil constitutionnel."

J'imagine l'homme épanoui d'être seul maître à bord. Il aurait dans cette hypothèse la main pendant trente jours jusqu'à ce que le parlement s'il le souhaite -il le souhaitera- demande au Conseil constitutionnel de mettre fin à cette mise entre parenthèse du pouvoir législatif,  s'il estime que la situation ne le justifie plus. Ce que le Conseil constitutionnel fera peut-être.

À moins qu'il démissionne.

A moins que..

Pendant ce temps, il  y aura du grabuge, quoi qu'il arrive. J'en imagine qui, au centre de leurs troupes jubilent déjà.

Sur les marchés la dette de la France sera attaquée, encore davantage.  Les entreprises françaises seront affaiblies. 

Et il n'y aura bien tristement  pas grand chose à faire.


Depuis le 9 juin je me demande chaque jour:  "Mais qu'est-ce qui lui a pris ?"

Cité par Claire Gatinois et Solenn de Royer dans Le Monde, Alain Minc a écrit dans son dernier livre Somme toute publié chez Grasset, "Macron est un enfant-roi au narcissisme poussé jusqu'à la pathologie"

Il aurait confié à Nicolas Sarkozy "Toi tu es un égocentrique, lui c'est un narcissique. L'égocentrique a besoin des autres. Narcisse est seul."

Dans le même article, elles rapportent ce que leur a raconté un ex-conseiller du président et que je n'arrive pas à croire:

" il a soudain laissé en plan son cabinet, à la fin d'une réunion, pour se changer dans ses appartements privés. Il est revenu vêtu d'un tee-shirt moulant, bleu à manches longues, et un pull orange jeté sur ses épaules  "déguisé en Superman" pour poser devant sa photographe"

Je n'apprécie pas beaucoup Alain Minc, mais je crois que cette fois,  il a malheureusement raison.

Me revient ce qu'écrivait George Open à Paul Auster:

"Étrange ce qui peut arriver à un petit garçon"

Étrange ce qui nous arrive, par la faute principale de ce petit garçon.