lundi 10 novembre 2025

 


                                   


                        Le Vicomte et le Ploutocrate.

                          

Il y a peu, je me suis dit qu'il me fallait tout de même écouter le vicomte Philippe de Villiers pour m'assurer de la pertinence de ma répulsion.

Alors je suis allé sur YouTube et j'ai passé un temps infini, en tout cas il m'est apparu comme tel, à l'écouter dans "Face à Philippe de Villiers", l'émission que Vincent Bolloré, le Ploutocrate, lui a demandé de tenir sur C News chaque vendredi soir.

Puis je l'ai écouté interviewé par Sonia Mabrouk sur cette même chaîne.

Puis je suis allé écouter Pascal Praud et Laurence Ferrari sur Europe 1.

  Philippe de Villiers est sans nul doute le porte-étendard des idées de Vincent Bolloré,  qui lui a ouvert ses médias audiovisuels, les supports de la presse écrite qu'il contrôle et Fayard, sa maison d'édition.

Aujourd'hui je voudrais simplement vous dire, si besoin était, ce qu'est son antienne et ce qu'est sa méthode.

I) L'antienne d'abord:

-  Le sujet principal c'est l'immigration qui est la question centrale et la matrice de toutes les réformes.

Alors il va loin, le vicomte, il ne s'embarrasse pas de nuances, il sait que beaucoup de gens ont peur alors il instrumentalise. 

La France est submergée. Submerger: (verve transitif ):  envahir complètement. 

Il m'arrive de sortir de chez moi; je ne m'en suis pas encore aperçu.

Ce qu'on nous prépare c'est "la charia " et "le califat" (sic). 

L'immigration est-elle un problème?  A l'évidence oui.

Faut-il s'en occuper sérieusement tant ce sont les plus faibles qui la subissent - triste lapalissade- , à l'évidence oui.

Faut-il être d'un extrême sévérité, dans le respect de la loi, vis à vis de ceux que la France accueille et qui bafouent ses lois ? À l'évidence oui.

 Faut-il pour autant susciter et  encourager la haine de l'étranger et au premier chef de celui qui n'a pas votre couleur de peau ?

 Je ne peux pas m'y résoudre.

 

II) Sa méthode ensuite. 

Elle repose sur trois piliers : le trucage des chiffres, la radicalité et le mépris des autres.


1) On truque les chiffres, et pas qu'un peu. Plus c'est gros,  plus ça passe, alors allons-y. 

- On réservera les prestations sociales non contributives aux seuls citoyens français: économie 15 milliards.

Leur coût réel est de 6 milliards

Mensonge: 15-6= 9 milliards

Une paille!

- On mettra fin à l'aide au développement: 15 milliards.

Leur coût réel est de 4,3 milliards.

Mensonge: 15-4,3= 10,7 milliards

Une paille!

- On mettra fin aux subventions à l'installation d'éoliennes:  8 milliards.

Leur coût réel est de 0,9 milliard

Mensonge: 8-0,9= 7,1milliards

Une paille!

Sur ces seuls trois postes les mensonges proférés, à dessein, par le le Vicomte sur les chaînes de Monsieur Bolloré s'élèvent à 26,8 milliards d'euros.

Une paille!


4) La radicalité 

La syndicalisation des magistrats sera interdite. L'école de la magistrature dissoute, une autre créée ouverte aux policiers qui jugeront, eux, en connaissance de cause.

Après les magistrats, ce seront les enseignants, puis les journalistes.

C'est ainsi que les fascismes se sont installés puis ont prospéré; je ne m'y résous pas.


5) Le mépris .

- Lecornu, qu'est-ce qu'il a fait ? Rien ! On a des dirigeants qui n'ont jamais travaillé ou dirigé d'entreprise, dit le distingué vicomte.

 "Moi , je sais ce qu'est un EBITDA (*), un compte d'exploitation, un  bilan, j'ai créé Le Puy du Fou."  C'est son mantra au Vicomte, l'EBITDA; il le répète à foison. "Je sais ce que c'est qu'un EBITDA." Alors la marée des pauvres gens respectables qui l'écoute et le regarde se dit: "Ah il doit être vraiment très fort pour savoir ce qu'il y a dans un EBITDA , nous qui ne savons même pas ce que cela veut dire."

Mais dites-moi, Vicomte, qu'est-ce qu'elle a fait madame Meloni avant de devenir présidente du Conseil italien ?  

Et vos amis  Orbán en Hongrie, Fico en Slovaquie, et Kaczyński en Pologne  et tous les autres que vous aimez  et qui, comme Sébastien Lecornu,  n'ont jamais travaillé dans une entreprise ?

Et Marine Le Pen ? Et Jordan Bardella qui comme les autres... 

Faut-il donc, à vos yeux,  être d'extrême droite pour être exonéré de cette obligation de compétence entrepreneuriale - au demeurant souhaitable- ?

Est-ce que par hasard, Vicomte, vous ne mépriseriez pas les gens qui vous regardent et dont vous exploitez les peines ?

                                                    

En un mot comme en mille:

Monsieur Bolloré, caché sous le surplis d'un faux dévot - faux dévot lui-même-  a mis en place une organisation extrêmement  performante, j'y reviendrai la semaine prochaine sans doute,  dont l'objet social est essentiellement la diffusion massive d'une propagande mensongère fondée sur de faux bon-sens.

Voyez-vous, ce vicomte à la lippe haineuse me fait penser à ce qu'écrivait Simenon dans La Marie du Port :

"La caissière dînait à sa caisse, comme toujours, avec son air faussement distingué de femme sur le retour qui a eu des malheurs"

Car il en a eu des malheurs, le Vicomte.  À 76 ans, lui qui pensait incarner la France,  n'est au fond rien d'autre qu'un polémiste fétide au service d'un ploutocrate peu scrupuleux.

Comme destin, on fait mieux. 

Alors, il est aigri et, comme tous les aigris, il se venge.



(*) En français:  Excédent d'exploitation avant impôts, taxes, dépréciations et amortissements.







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