Le Roi et le Président
Lisant l'imposante et impressionnante biographie que le grand historien Jean-Christian Petitfils a consacrée à Louis XVI, il m'est venu ceci:
Le 10 mai 1774, Louis XVI a vingt ans. Il monte sur le trône, jeune et impréparé.
Il hérite d'une situation périlleuse. Le déficit du budget est de 5%. La charge de la dette pèse près de 20% des produits du royaume.
Homme solitaire, il est entouré de coteries, dévouées ou opposées, et inversement, les choses changeant au gré des intérêts.
Pour faire court: celles de La Vauguyon, de Choiseul, de Maurepas, de Vergennes, de Necker et d'autres encore. Toutes davantage préoccupées d'elles-mêmes que du sort du Royaume.
Influençable, il décide néanmoins seul. On croit le pénétrer , on ne le pénètre point.
Il change ses ministres au gré des influences, de ses faiblesses ou de son humeur. "Il aimait l'autorité mais pas le pouvoir" écrit Petitfils.
Pendant de ce temps, alors que le peuple, souvent pauvre, ploie sous les charges, qu'on assiste à des jacqueries, que les fausses nouvelles circulent dans des libelles de plus en plus nombreux, la haute noblesse se préoccupe de préserver ses privilèges dont l'évitement de l'impôt n'est pas le moindre.
Pendant ce temps, la cour batifole et la reine, s'occupe de ses toilettes, joue et danse.
On sait ce que plus tard il advint.
Le 15 mai 2007, arrive au pouvoir un homme jeune, sans grande expérience.
Il hérite d'une situation difficile qu'une pandémie rendra périlleuse
Sept années plus tard, le déficit public dépasse très largement 5% du produit national, et la charge de la dette pèse près de 20% du budget.
Homme solitaire, simulant l'écoute attentive car c'est un charmeur, mais n'écoutant point, il décide par-devers lui.
À rebours de Louis XVI, il aime l'autorité et le pouvoir.
Il change les ministères sans vraie nécessité et dissout la Chambre, par caprice.
"Qui commande doit trouver son bonheur dans le commandement" a écrit Goethe dans Faust.
Lui est un homme heureux.
Il est entouré pourtant de coteries de moins en moins dévouées, souvent très opposées et de plus en plus impatientes.
Pour faire court: celles d'Attal, de Wauquiez, de Bayrou, de Hollande, de Faure et d'autres encore. Toutes davantage préoccupées d'elles-mêmes que du sort de la France.
Pendant ce temps, les jacqueries se multiplient, on menace les inspections agricoles, on diffuse des fausses nouvelles car les moyens nouveaux le permettent considérablement. Depuis Louis XVI, l'homme n'a pas progressé hélas.
Pendant ce temps la femme du président se montre aux défilés de mode et s'affiche sur les vitrines des kiosques au côté d'un grand couturier.
Avisant tout cela il en est deux qui, enthousiastes, chacun à l'opposé de l'autre mais les deux n'aimant guère la démocratie, sentant venir le succès, tirent à chaque bout de la corde qui s'effiloche, espérant qu'elle cassera à leur profit.
On souhaite que cela n'advienne pas.
Comparaison n'est pas raison... dit-on.
Il est vrai que la ressemblance est frappante....
RépondreSupprimerMerci beaucoup.
SupprimerC’est lui faire trop d’honneur que cette comparaison !…
RépondreSupprimerJe te reconnais bien là, si je ne fais pas erreur, Mon Très Cher Anonyme
SupprimerIl est vrai mais la satire provoque ce sourire qui ne permet de tenir.
RépondreSupprimerMaï H-H
RépondreSupprimerAllons Chère Maï HH, comme dit notre président: haut les coeurs!
SupprimerIl avait une expérience de la "finance" que n'avait pas le pauvre L XVI -
RépondreSupprimerComparaison plaisante qui finira différemment .
PH
On espère bien, grâce à Dieu
SupprimerBrillant, comme toujours..
RépondreSupprimerDe l'histoire des rois, nous ne nous lassons pas
Aujourd'hui, nous votons, c'est la démocratie
Le mot est attirant , la chose nous séduit
Mais on pleure souvent devant le résultat
Jp
Merci beaucoup Jp. Tu (vous?) me fais trop d'honneur. On sait ce on a pu dire Churchill a dit de la démocratie et qui est": qu'elle était la pire forme de gouvernement à l'exception de toutes celles qui ont été essayées au fil du temps".
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