Hervé a bien raison.
Voilà donc Donald Trump assis dans le bureau ovale.
Et ça n'a pas tardé, 42 décrets:
Droits de douane, fermeture des frontières, expulsions, amnistie des criminels qui avaient envahi le capitole, relance des forages, retrait des accords de Paris, sortie de l'Organisation Mondiale de la Santé, abandon des contraintes s'imposant aux banques en matière de régulation financière (rappelez-vous 2008) etc. etc.
Tout cela au nom d'un prétendu patriotisme.
"Les ordures savent toujours trouver refuge dans le patriotisme."
(Le Tellier: Anomalies)
Peu de temps avant, au cours d'un meeting de célébration, Elon Musk qui sera l'un sinon le personnage le plus influent de l'administration Trump - au moins pour un temps - a fait par deux fois un salut qui ressemblait fort au salut nazi. Mettons qu'il faille mettre cette atrocité sur le compte de la maladie d'Asperger dont il a avoué être atteint. Mais un tel type au gouvernement des Etats-Unis, tout de même!
Sauf si, finalement, à bien y réfléchir, Trump trouve que cela au fond ...
Cela fait froid dans le dos.
Emmanuel Macron, comme beaucoup, n'a pas été invité le 20 janvier. La tradition avant Trump était qu'assistent à l'investiture des diplomates et non des chefs d'État et de gouvernement.
Sauf que le président d'Argentine Javier Miléi, à côté duquel les diatribes de Trump sont d'aimables bluettes était là, tout comme Madame Meloni la présidente d'extrême droite du Conseil italien. Viktor Orban le premier ministre "illibéral" hongrois invité lui aussi, n'est pas venu.
Pas loin Zemmour avec mademoiselle Knafo et Louis Alliot vice-président du RN.
Que du beau monde en quelque sorte.
Les messages étaient clairs:
- Nous voulons diviser l'Europe.
- Voyez sur qui nous nous appuierons.
Le drame, est que les dictateurs et leurs émules annoncent toujours ce qu'ils vont faire et qu'il y a toujours des optimistes pour croire qu'ils ne le feront pas.
Dans L'orgie capitaliste, livre d'entretiens que Marc Dugain a eus avec Adrien Rivière et dont je parlerai un jour peut-être, Dugain dit à propos du peuple juif: "les optimistes ont fini à Auschwitz, les pessimistes ont fini à Hollywood".
Il ne faut pas être optimiste, il faut être déterminé.
Si j'entends bien, mais à mon âge l'ouïe baisse, il semblerait que quelques dirigeants européens commencent à bouger.
Si grâce à Trump, les pays d'Europe venaient à travailler ensemble, voilà qui serait une excellente nouvelle.
Rêvons un peu.
Pendant ce temps, en France, l'impayable Jean-Luc Mélenchon (*) assimilait Emmanuel Macron au président sud-coréen, lequel a été arrêté et condamné pour avoir instauré, motu proprio, la loi martiale dans son pays.
Mélenchon est un homme tout en nuance, auquel il faut tout de même rappeler que la loi martiale est un état d'exception pendant lequel l'armée assure le maintien de l'ordre à la place des autorités civiles - dont la police et la justice- et qu'elle se traduit par la suspension de la plupart des libertés fondamentales. On sait ce que les suspensions veulent dire.
Il devrait le savoir lui le thuriféraire de Castro. Lui l'ami de Maduro qui a créé des milices paramilitaires pour mâter l'opposition, celle qui n'est pas encore emprisonnée.
Je le voyais, notre valeureux Mélenchon sur une photo publiée récemment dans Les Échos, je crois.
Il avançait le visage fermé, le regard étincelant de fureur, la mine telle qu'il l'avait composée sans doute, en tricot de corps, le matin devant son armoire à glace.
Portant une cravate rouge, la main plaquée sur l'estomac, entouré de sa garde prétorienne , chemise blanche, col ouvert, barbe de trois jours, conduite par Manuel Bompard.
Coluche aurait dit "pas tibulaire mais presque". Et j'aurais corrigé toute révérence gardée: si si, Coluche, tout à fait tibulaire!
On crie, on hurle, on insulte, on menace. Tout est bon pourvu qu'on soit un jour élu président.
Dans Le fil de l'épée, de Gaulle écrivait:
"On ne remue pas les foules autrement que par des sentiments élémentaires, de violentes images, de brutales invocations."
Hervé un ami cher, a bien raison qui m'a écrit il y a peu: "Au fond, la politique est un espace à la périphérie duquel les extrêmes se rejoignent."
Rien à ajouter.
(*) Pour celles et ceux qui sont arrivés plus tard, et n'auraient pas lu, ils comprendront mon époustouflante admiration pour le leader en lisant ma chronique du 22 avril 2024.
Que faire pour tenir de l’Aube à la nuit noire de cauchemars ? Tenir grâce aux talents des musiciens, les vrais, des écrivains, les vrais, et s’accrocher à la promesse des jonquilles naissantes.
RépondreSupprimerMaï H-H
On remue les foules et elles votent !
RépondreSupprimerLa démocratie est le pire système de gouvernement à l'exception de tous les autres qui ont pu être expérimenté dans l'histoire .
Les extrêmes sont menaçants pour la liberté .
PH
Merci PH Churchill avait bien dit les choses en effet.
SupprimerPermettez moi d''oser vous recommander "Les exportés " de Sonia Devillers.
RépondreSupprimerPH
C'est noté, merci beaucoup.
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